Les Risques PsychoSociaux (RPS) représentent l'ensemble des phénomènes qui peuvent nuire à la santé mentale et physique du travailleur.
Cette notion de RPS regroupe le stress au travail, les violences subies, internes et externes à l'entreprise. Ces maux seraient du, entre autres, à l'ambiance au sein de l'entreprise (harcèlement, relations toxiques, isolement), à l'organisation du travail (surcharge de travail, manque de reconnaissance) ou à l'isolement social induit.
Selon une étude de la Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques (DARES), les RPS touchent près de 20% des salariés en France, soit environ 4 millions de personnes.
Des obligations légales (1) sont prévues pour éviter et prévenir l'apparition de ces risques qui peuvent se transformer en Troubles PsychoSociaux (TPS) graves pour les travailleurs (2), et induisant des coûts élevés pour les entreprises (3).
I Des obligations légales
Pour prendre en compte les risques psychosociaux, l'employeur est tenu, depuis les années 2000, de les prévenir, d'informer et de former son personnel, et de mettre en place une organisation et des moyens adaptés.
L'article L 4121-1 du code du travail stipule ainsi que l'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. En pratique, cela signifie que l'employeur doit :
-Réaliser une évaluation des risques,
-Mettre en place des actions de prévention pour les supprimer ou les réduire,
-Informer et former les travailleurs sur les risques, leurs conséquences et les moyens de les prévenir,
-Mettre en place un suivi régulier des actions de prévention et des résultats obtenus,
-Protéger les travailleurs contre les actes de harcèlement moral ou sexuel, ou toute forme de violence interne ou externe,
-Proposer un suivi médical pour détecter les signes de stress ou de burn-out et proposer une aide adaptée.
L'entreprise peut réaliser ces actions elle-même ou commissionner un consultant formé.
En cas de non-respect de cette obligation, l'employeur peut être sanctionné par l'inspection du travail et/ou les tribunaux. En effet, les travailleurs peuvent saisir les prud'hommes pour faire valoir leurs droits en matière de protection de leur santé mentale et physique.
Il est important de souligner que la prévention des RPS ne relève pas seulement de la responsabilité de l'employeur, mais aussi de l'ensemble des acteurs de l'entreprise (travailleurs, représentants du personnel, managers, etc.). Le dialogue social et la collaboration doivent être favorisés. La prévention des RPS est donc un travail collectif qui repose sur la participation active de tous les acteurs de l'entreprise.
II Des risques pour les salariés
Les salariés, qu'ils soient employés ou cadres, doivent être formés à leur travail, au risque de développer des troubles physiques, psychiques, voire comportementaux. Les emplois sédentaires ont créé de nombreux dysfonctionnements physiques. Selon une étude menée par l'Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail (AESST), les troubles musculo-squelettiques (douleurs, lombalgies, tendinites, etc.) représentent 88% des maladies professionnelles reconnues en France en 2019. 44500 personnes souffrent ainsi à cause d'un travail répétitif, de l'utilisation de mauvais équipement ou d'une sédentarisation professionnelle excessive. Pourtant, l'assurance-maladie française subventionne des initiatives à hauteur de 25 000 € afin de mettre en place des équipements adaptés et de former les salariés sur ces équipements.
Le travail en lui-même peut également être source de perte de motivation, de baisse d'estime de soi et de troubles du sommeil ou de l'appétit. Selon une enquête de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM), les dépressions professionnelles représentent 40% des maladies professionnelles reconnues en France. Pour pallier ce sentiment, Medisite indique même que 5% de la population française active prendrait un antidépresseur par jour. À l'heure de l'expansion de la notion de développement personnel, de nombreuses techniques existent pour accompagner les travailleurs et leur fournir les outils et clés nécessaires à leur épanouissement.
Toutefois, malgré l'essor de cette mouvance de bien-être, peu de personnes sont prêtes à travailler sur eux, ce qui entraîne l'installation d'un mal-être et des déviances. L'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) signale que 24% des actifs consomment de l'alcool au-delà des seuils de consommation à moindre risque. Sans faire de relation de cause à effet, il ajoute qu'une addiction au travail, un isolement social, voire un usage de stupéfiants sont recensés dans les tranches les 18-35 ans. Tous les signaux faibles sont ainsi à prendre en compte au plus tôt afin de parer à cet engrenage. Loin d'être démunis, les salariés peuvent compter non seulement sur une aide extérieur (les coachs en gestion de stress), mais également sur leur entreprise et leurs représentants du personnel.
III Des conséquences pour les entreprises
Les risques psychosociaux impactent donc bien les salariés et, par voie de conséquence, les entreprises. Ces dernières, loin d'être attentistes, répondre par des contre-mesures efficaces et coordonnées.
Le pire pour une entreprise, serait que ses employés ne travaillent pas ou pas correctement. L'université belge KU Leuven signale dans un article en lien avec Securex, qu'une personne mal dirigée est deux fois moins efficace si elle est soumise à un management toxique. En réponse à cela, des entreprises mènent une politique de Responsabilité Sociale de l'Entreprise réglementée par la norme ISO 26 000. Cette action met la santé des salariés au centre des priorités, avec la lutte contre les discriminations et le harcèlement. C'est ainsi que des séminaires peuvent être créés, et dispenser les bons gestes à mettre en place pour faire évoluer les mœurs et apprendre à gérer le stress quotidien.
Du point de vue économique, les arrêts maladies freinent l'expansion d'une société autant que son capital. Pour l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), le coût annuel des RPS pour les entreprises françaises est estimé entre deux et trois milliards d'euros. Il se rapporterait à environ 12 600 € par salarié et par an en France suivant le cabinet Mozart Consulting. Ces pertes de ressources impliquent un ralentissement de l'activité et un risque supplémentaire dans l'évolution de l'entité. Les politiques de responsabilité et de responsabilisation des entreprises voient ici l'effet majeur à obtenir. Réduire ce déficit par l'accompagnement pro-actif de ces salariés et cadres.
À tout cela, s'ajoute enfin une diminution de la confiance envers l'entreprise. Selon une étude de l'association Malakoff Médéric, les RPS représenteraient 50 % des causes d'arrêts de travail de plus de trois mois. Par la dégradation de la Qualité de Vie au Travail (QVT), l'entreprise voit souvent son image et sa réputation entachée. Ce rayonnement négatif limita les investissements des partenaires actuels, mais repousse d'autant plus les partenaires potentiels. A contrario, une organisation respectueuse et un suivi régulier du stress de ses collaborateurs sont une plus-value notable, traduisant une éthique et un engagement péren.
Les conséquences peuvent ainsi être très lourdes, tant sur le plan humain, qu'économique ou social. Il est donc important de prendre en compte ce phénomène et d'agir avant qu'ils ne se produisent.
Les risques psychosociaux sont aujourd'hui une réalité en milieu professionnel. Ils peuvent avoir des conséquences graves pour les employés autant que les entreprises. En tant que consultant, nous disposons de techniques permettant d'apprendre à gérer le stress et les émotions. Nos prérogatives ne s'arrêtent cependant pas là, car nous pouvons également travailler sur la motivation, le sommeil et l'apprentissage.
Pourtant, même avec les meilleurs outils, rien ne peut être possible sans la volonté de chacun.
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